Dons le col en silence Où les vents à l’infini s’engouffrent Dons les recoins secrets que personne n’avait jamais gravis Y vivait à l’écart un écho montagnard, un écho joyeux L’écho Qui veillait dans la nuit des homes Et répondait à leurs cris. Quand la gorge se serre Et qu’un gémissement vous étrangle Quand une plainte rauque s’étouffe et se perd sourdement Cet appel au secours qui s’écroule et descend vers l’écho joyeux L’écho Le prend dans ses mains doucement Et l’offre aux quatre vents. Ce n’étaient pas des hommes Délirants, ivres morts et féroces Car personne n’entendit bruits de bottes ni hennissements Ceux qui sont venus là mettre à mort, égorger cet écho joyeux l’écho Ils font ligoté, bâillonné et crucifié vivant. Et la nuit jusqu’à l’aube S’est poursuivie, la farce sanglante Mais pas un son n’a quitté la gorge de l’écho blessé À l’aube, on fusilla cet écho montagnard, cet écho muet Écho Et des larmes de pierre ont jailli des rochers tortures.
© Bïa Krieger. Traduction, ?
© Yves Desrosiers. Performance, 2013