Un coup, un coup, encore un coup, Encore un coup, et là Boris Boutkéev de Bakou Place son uppercut Il me pousse dans le coin, Je m’échappe à grand peine, Uppercut! Je suis à terre, Et j’me sens pas très bien. Boutkéev pensait en brisant ma machoire La vie est si belle, et vivre c’est si bon. On me compte sept, j’suis étendu Mes fréres pleurent à chaudes larmes Je me relève, je plonge, j’esquive Et je marque des points Mais ce n’est pas vrai que je garde Mes forces pour la fin Cogner au visage, je n’peux pas Depuis qu’ je suis infant. Boutkeéev pensait en me broyant les côtes: La vie est si belle, et vivre c’est si bon. Les tribunes sifflent, les tribunes hurlent: Fous-y une trempe, à c’lâche! Lui, il m’impose le corps à corps Moi, je m’tiens en arrière Mais il me cherche, ce Sibérien Ces gars-là, c’est têtu Et je luis dis: repose-toi T’es fatigué, t’es fou Il m’a pas entendu, et pense en hal’tant La vie est si belle, et vivre c’est si bon. Et il cogne encore, la sale brute, Je vois que ça va mal La boxe, c’est un sport pour les braves Et c’est pas une bagarre! Mais il frappe: un, deux et trois, Et... s’effondre tout seul Alors, l’arbitre lève mon bras Innocent de tout coup. Par terre, il pensait que la vie est si belle, Belle pour certains, mais pour d’autres quelle chienne!
© Alex Tolkachev. Traduction, 1999