Pourquoi rien ne va, apparemment tout est comme avant: Le même ciel à nouveau bleu, La même forêt, le même air, et la même eau, Seulement il n’est pas revenu du combat. Je n’arrive pas à comprendre qui de nous deux avait raison, Durant nos ardentes discutions sans sommeil. Ce n’est que maintenant qu’il me manque, Depuis qu’il n’est pas revenu du combat. Il se taisait mal à propos, et ne chantait jamais en mesure, Il parlait toujours au sujet d’autre chose, Il ne me laissait pas dormir, il se levait à l’aurore, Et hier, il n’est pas revenu du combat. Qu’il y ait un vide maintenant, ce n’est pas le sujet, Soudain, je me suis aperçu que nous étions deux. Se fut comme ci un coup de vent souffla le feu de camps, Lorsqu’il n’est pas revenu du combat. Aujourd’hui le printemps s’est échappé de captivité. Involontairement je l’ai interpellé: - Ami, laisses moi fumer! Et en réponse: le silence, Hier, il n’est pas revenu du combat. Nos morts ne nous laisserons pas dans le malheur, Nos gisants, sont tels des sentinelles, Le ciel se reflète dans la forêt, comme dans l’eau, Et les arbres s’élancent bleus-ciel. Nous avions amplement la place dans notre gourbi, Même le temps ne coulait que pour nous deux. Tout est pour moi seul, maintenant. Il me semble seulement, Que c’est moi qui ne suis pas revenu du combat.
© Sarah Struve. Traduction, 2009