Je portai mon malheur Sur la glace printanière La glace se rompit, l’âme s’est arrachée, telle une pierre dans l’eau, elle s’est enfoncée. Et le malheur, bien que lourd, aux bords acérés de la glace s’est accroché. Depuis ce jours, le malheur, de par le monde me poursuit. Des bruits, des rumeurs courent avec lui. Que je ne sois pas morte, seuls, le saule dénudé, la caille et sa nichée, le savaient. Qui donc l’a dit à mon Monsieur, - A peine quelqu’un a parlé, à peine m’a-t-on trahi, et lui, d’effroi, hors de lui, à ma recherche est parti, le malheur et la rumeur l’ont suivis. Il m’a retrouvé, m’a rattrapé, m’ayant embrassé, il m’a prise dans ses bras, dans son dos, le malheur ricanait... Il ne pu rester, plus d’une petite journée, le malheur, quand à lui, pour l’éternité s’est accroché.
© Sarah Struve. Traduction, 2008