Laisse tomber les sujets, les intrigues: Combien on prend, on en connaît un bout. Pour moi, le plus beau des livres, l’unique, C’est le code pénal, notre code à nous. Et quand je me sens pareil qu’un loup en cage, Ou alors quand j’ai mal cuvé mon vin, J’ouvre le code à n’importe quelle page Et je lis jusqu’au bout, ça me fait du bien. J’avais pas donné de conseils à mes potes, Mais ils aiment les braquages, c’est connu. Et justement j’ai lu que ça rapporte Pas moins de trois piges, mais dix tout au plus. Il y a tout dans ces lignes sans fard (Mieux que les romans de tous temps et pays!): Scandales, coups vaches, cartes et bagarres, Baraques longues comme les ans qu’on a pris... J’aurais dû les passer ces lignes, pour sûr, Car je vois dans chacune le sort d’un copain. Mais quelle joie quand un article est moins dur: L’un de nous aura un peu de chance au moins! Et mon cœur bat comme un oiseau blessé Quand c’est le mien que je me mets à lire; Et aux tempes le sang cogne à tout casser, Comme les poulets qui viennent te cueillir.
© Henri Abril. Traduction, ?