Ce soir-là, je ne buvais ni ne chantais, Des yeux je la dévorais, Comme un gosse, comme un gosse. Mais celui qui était avec elle l’an dernier M’a dit pour me faire décamper M’a dit pour me faire décamper Que j’avais la poisse. Et celui qui était avec elle l’an dernier. Il m’a injurié, il m’a menacé, Je me rappelle tout, je n’étais pas soûl! Mais quand j’ai voulu m’en aller, Elle m’a dit: - Ne sois pas si pressé! Elle m’a dit: - Ne sois pas si pressé. Il n’est pas tard du tout! Mais celui qui était avec elle l’an dernier Apparemment ne m’avait pas oublié. Et un jour d’automne, et un jour d’automne, Je me baladais avec un copain, et soudain je les vois Alignés bouche cousue devant moi. Alignés bouche cousue devant moi. Il y avait huit hommes. J’avais un couteau. J’ai décrété: ah! Tu ne m’auras pas comme ça. Cramponnez-vous, vauriens! Cramponnez-vous, vauriens! - A quoi bon mourir sans utilité? Alors j’ai frappé le premier, Alors j’ai frappé le premier, Il le fallait bien! Mais celui qui était avec elle l’an dernier, Dans de beaux draps il m’a fourré, Blague à part, blague à part: Quelqu’un à mes épaules s’est pendu de tout son poids, - Attention! m’a crié Valioukha. - Attention! m’a crié Valioukha. Mais il était trop tard! A huit malheurs, même raison. Il y a une infirmerie dans la prison. Je m’y suis vautré, je m’y suis vautré. Le médecin m’a opéré en long, en large et en travers. Il m’a dit ' - Cramponne-toi, vieux frère! Il m’a dit ' - Cramponne-toi, vieux frère! Et je me suis cramponné. Est passée à la vitesse de l’éclair notre séparation... Elle n’a pas attendu ma sortie de prison. Mais je lui pardonne, je lui pardonne. A elle, bien sûr, j’ai déjà pardonné, Mais à celui qui était avec elle l’an dernier, Mais à celui qui était avec elle l’an dernier. Je ne pardonnerai jamais. Mais celui qui était avec elle l’an dernier, Mais celui qui était avec elle l’an dernier, Mais celui qui était avec elle l’an dernier, Je le retrouverai!
© Hélène Ravaisse. Traduction, 1980