Ce n’est pas une plaine, c’est tout l’opposé:
Les avalanches sèment une mort assurée...
Ici, partout nous guettent des chutes de pierres...
Y en a qui évitent, qui fuient le péril
Nous, on préfère la voie difficile
Aussi dangereuse que le sentier d’la guerre
Qui n’a pas été aux cimes extrêmes
Ne s’connaît pas encore lui-même
Même si, lui, en bas, est sans reproche et sans pair
En plaine, jamais l’on ne trouvera
De toute sa vie, longue et pleine d’éclat,
Aucune de ces splendeurs extraordinaires
Pas de couronnes ni de rubans
Et elle n’a rien d’un monument
La pierre où ton âme a trouvé le repos
En flamme éternelle elle étincelle
De ses glaces vert émeraude, si belles,
La cime dont t’as pas pu atteindre le haut
Laissez, laissez dire, chacun dans son coin
Ici, personne ne meurt pour rien
C’est mieux que de crever d’un truc à la con
Et d’autres viendront et connaîtront
Les risques et les dangers sans nom
Ta route inachevée, ils l’achèveront
Tiens-toi sur tes gardes avant qu’il soit tard...
Il faut surtout pas t’en remettre au hasard
En haut, méfie-toi de la neige, de la glace, du rocher...
Ici, on ne compte que sur nos mains fortes,
Les mains amies et une bonne corde
Et le mousqueton, assure-toi de bien le fermer
On taille des marches... Toujours en avant!
Les genoux se dérobent, fatigués et tremblants
Et vers le sommet, déjà proche, ton cœur fou aspire
À tes pieds, le monde... T’es muet et heureux
Seulement tu jalouses, mais un tout petit peu, ceux
Qui ont, devant eux, une belle montagne à gravir
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