Je m’enfuis à m’en rompre les muscles
Car aujourd’hui sera comme hier
Les hommes nous court après, et nous débusquent
Cœur et fusil en bandoulière
Moi et mes frères nous dansons, dansons sous la neige
Comme des flocons qui refus’n de fondre
Oui nous dansons mais nos pattes s’effondrent
Car leurs fusils nous accompagnent en arpège
La chasse au loup la chasse au loup, tu sais ce que c’est
Notre pelage est doux, mais tu veux l’dépecer
Les gros chiens attaquent et les traqueurs traquent
Le sang est froid sur le blanc drap de la toundra
Les hommes sont rusés, ils connaissent nos faiblesses
Comme un un rituel, ils nous ont cerné de drapeaux
Oh ils nous tiennent, nous tiennent comme des chiens en laisse
Prêts à écarter les pores de nos peaux
Le loup ne peut rompre avec la tradition
Déjà tout p’tits quand on f’sait nos premiers pas
Nous assimilions, comme le lait que nous sucions
Que ces drapeaux ne se dépassent pas
La chasse au loup la chasse au loup, tu sais ce que c’est
Notre pelage est doux, mais si doux à l’dépecer
Les gros chiens attaquent et les traqueurs traquent
Le sang est froid sur le blanc drap de la toundra
Nous sommes vifs, plus vifs que leurs épagneuls
Mais pourquoi restons-nous, chef, pourquoi
Nous fonçons, fonçons, fonçons en plein dans la gueule
De l’homme, sans oser braver notre loi
Le loup ne peut pas, ne doit pas, jouer au mutin
Pour moi ô mes frères, le bal s’arrête
Un homme me prend en joue, sa balle est prête
Et son sourire ressemble, à mon destin
La chasse au loup la chasse au loup, tu sais ce que c’est
Notre pelage est doux, pourquoi l’caresser
Les gros chiens attaquent et les traqueurs traquent
Le sang est froid sur le blanc drap de la toundra
Mais moi j’ai traversé les drapeaux
Je préfère, le couteau de la brise
J’ai entendu, en m’éloignant du troupeau
Les hommes hurler sous l’effet de surprise
Je m’enfuis à m’en rompre les muscles
Mais aujourd’hui n’est pas comme hier
Les hommes me courent après, mais ne débusquent
Que l’ombre, que j’ai laissée loin derrière
La chasse au loup la chasse au loup, tu sais ce que c’est
Notre pelage est doux, mais viens le caresser
Les gros chiens attaquent et les traqueurs traquent
Je n’ai plus froid sur le blanc drap de la toundra
|