Comment regarder ces étranges derniers jours? Quelle teinte prendra la couleur
Quand l’air qui frappe d’avant la tempête devient si froid, si amer
Quelle est cette mélodie qui à la mort se couple la douleur
Les oiseaux prophétiques chantent alors de concert.
Le joyeux Sirin, me sourit, mi- femme, mi oiseau
Et m’ensorcelle l’âme de son nid tout en haut
Et si triste et plaintif, joie et chagrin mêlés
Qu’Alkonost, étrange, m’empoisonne, oiseau et femme mélangés
Les sept cordes sacrées se rassemblent
Vibrent l’une après l’autre puis ensemble
Et l’espoir renaît dans ces cris avec comme signature
Gamaïoun le plus savant des trois créatures
Dans le profond bleu du ciel percé par d’immenses beffrois
Que sonnent les cloches de cuivre Que sonnent les cloches de cuivre
Des dômes dorés joyeux et des voûtes s’ouvrent sur l’enfer et sur l’effroi
Coupoles russes d’or fin recouvertes comme en un livre
Afin que Dieu lui-même sur elles un peu plus se penche
Et debout je reste face à l’énigme éternelle, face au ciel
Face aux légendes, Face aux mystères de cette terre exquise
La douceur et l’amertume, le sel et le miel
L’eau surgissant, le seigle jaillissant toujours sur cette terre promise
Dans cette terre sale et boueuse nappée de poussière par la rouille tachée
Les chevaux s’enfoncent continuellement
Qui me traînent plus bas indéfiniment
Et je m’endors fatigué, engourdi du sommeil, la chair à jamais mâchée
C’est alors que les sept lunes rayonnantes
Me soulèvent et me sauvent, les unes après les autres
Sage Gamaïoun, nouvel apôtre
M’inonde d’une confiance surprenante
Mon âme meurtrie, méprisée, maltraitée, usée intensément
Qui a souffert des dommages encore et encore
Tant et tant que le cœur a saigné profondément
Mais je le soigne avec des fils d’or
Pour que Dieu lui-même me porte attention.
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