J’ai porté mon Malheur sur la glace de printemps, La glace s’est brisée et mon âme a sombré, Telle une pierre au fond de l’eau... mais mon Malheur - pourtant si lourd - Est resté, s’agrippant à ses bords acérés. Et le Malheur depuis ce jour de par le monde me poursuit, Potins et médisances marchent à ses côtés. Et que ne suis-je morte, Seul l’a su le saule aux branches dénudées Et encore un couple d’étourneaux. Qui d’entre eux le lui a dit, à Lui, mon seigneur et mon maître - Seulement m’ont-ils trahie et dénoncée. Et lui, fou de passion, s’est lancé sur mes pas, Et, à sa suite, rumeurs et malheur. Il m’a traquée, m’a rattrapée, m’a étreinte, m’a soulevée, Pendant que le malheur, narquois, chevauchait à ses côtés... Il ne demeura avec moi qu’une petite journée, Mais le Malheur, lui, depuis s’est attardé éternellement...
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