Je n’aime pas les fins malheureuses, Je ne me lasserai jamais de la vie. Je n’aime aucune époque de l’année, Quand je ne chante pas de joyeuses chansons. Je n’aime pas le froid cynisme, Je ne crois pas en l’enthousiasme, et encore moins Lorsqu’un étranger lit mes lettres, En regardant par-dessus mon épaule. Je n’aime pas les demi-mesures Ou lorsque l’on interrompt une conversation. Je n’aime pas les coups de poignard dans le dos, Je suis également contre les tirs à bout portant. Je déteste les potins qui ne rapportent qu’une seule version, Les doutes du coeur, le piquant des honneurs, Ou lorsqu’on me prend tout le temps à rebrousse-poil, Ou lorsque l’on fait crisser du fer contre du verre. Je n’aime pas l’assurance suffisante, C’est encore mieux si l’on refuse d’entraver! Je regrette que le mot "honneur" soit oublié, Et que dans les honneurs il y ait des calomnies dans les yeux. Quand je vois des ailes brisées Il n’y a pas de pitié en moi et non sans raison. Je n’aime pas la violence et la faiblesse, Je plains juste le Christ crucifié. Je ne m’aime pas moi-même lorsque j’ai la frousse, J’ai honte lorsqu’on frappe des innocents, Je n’aime pas lorsque l’on me sonde l’âme, Et encore moins lorsqu’on lui crache dessus. Je n’aime pas les manèges et les arènes, On y échange un million contre un rouble, Il peut bien y avoir à l’avenir de grands changements, Je n’aimerai jamais ça.
© Elisabeth ?. Traduction, 2010