Quand l’eau du déluge universel Est revenue aux limites des rives, De l’écume du courant partant L’amour est tranquillement sorti sur la terre, Et s’est dissout dans l’air jusqu’à un certain point, Mais beaucoup de temps s’est écoulé entre temps... Et il y a encore de drôles de personnes: Ils inhalent ce mélange à pleins poumons, Et n’attendent ni récompense, ni châtiment, Et pensant qu’ils respirent tout simplement, Ils tombent soudain dans le rythme D’une telle respiration nerveuse. Mais je sens que, comme un navire Qui doit rester longtemps à flot, Avant de me rendre compte que j’aime, Il en va de même que je respire ou que je vive. Et il y aura abondance de voyages et d’errances: Le pays de l’amour est un grand pays! Et il se mettra à en demander de plus en plus sévèrement De ses chevaliers pour les épreuves: Il demandera des séparations et de la distance, Privera de quiétude, de repos et de sommeil... Mais on ne peut rebrousser chemin face aux fous. Ils sont déjà d’accord pour payer N’importe quel prix. Et risqueraient leur vie, Pour que ne se rompe, pour protéger Le fil magique et invisible, Qu’ils ont tendu entre eux. Le vent frais enivrait les élus, Les faisait tomber, ressuscitait les morts, Parce que si l’on n’a pas aimé, Alors on n’a pas vécu et l’on n’a pas respiré! Tu n’atteindras pas beaucoup de ceux Qui se sont noyés d’amour, qu’importe combien tu les appelles. Ce sont les rumeurs et les bavardages qui tiennent leur compte, Mais ce compte est mêlé à du sang. Et nous mettrons des bougies au chevet De ceux qui sont tombés face à l’amour inouï... Leurs voix se confondront toujours en rythme, Et leurs âmes flâneront parmi les fleurs, Et ils respireront l’éternité en un souffle, Et ils se rencontreront d’un souffle aux lèvres Sur les passages et ponts fragiles, À la croisée des chemins étriqués de l’univers. Je ferai des champs un lit pour les amoureux - Puissent-ils chanter en rêve comme dans la réalité!.. Je respire, donc j’aime! J’aime, donc je vis!
© Elisabeth ?. Traduction, 2011