Sur les tombes fraternelles on ne met pas de croix et les veuves ne viennent pas y pleurer quelqu’un y dépose des bouquets de fleurs et on y allume une flamme éternelle. Ici il y avait des monticules de terre, et aujourd’hui des dalles de granit. Ici il n’y a pas un seul destin individuel: tous les destins sont fondus en un seul. Mais dans la flamme éternelle on voit un char qui s’embrase, les masures russes qui brûlent, Smolensk en flammes et le Reichstag en feu, le coeur brûlant du soldat. Sur les tombes fraternelles il n’y a pas de veuves éplorées ce sont des gens plus forts qui s’y rendent. Sur les tombes fraternelles on ne met pas de croix, mais peut-être que c’est moins dur comme ça ?
© Elisabeth ?. Traduction, 2011