Réchauffez-moi bien la sauna car je vais prendre un bain blanc, juste ici, sur le banc, dans un moment mon âme fatiguée tombera. Juste ici, dans la chaleur si languide la vapeur m’enflammera, je brûlerai dans le brasier mes scrupules, ma voix se fondra. Juste ici, sur mon signe ineffaçable de l’eau glacée je verserai, le tatouage du chef incontestable sur ma poitrine deviendra plus bleu. Réchauffez-moi bien la sauna car je vais prendre un bain blanc, juste ici, sur le banc, dans un moment mon âme fatiguée tombera. Quel massacre de forêts e d’âmes pour tracer des parcours et des anxiétés sur ma poitrine le profil de Staline, et Marinka sur l’autre moitié. Je dois ce paradis magnifique seulement à ma fidélité, et toutes ces années de ténèbres c’est le prix de mon ingénuité. Réchauffez-moi bien la sauna car je vais prendre un bain blanc, juste ici, sur le banc, dans un moment mon âme fatiguée tombera. Derrière chez moi, au coucher j’ai été pris par les autorités, et depuis ce jour-là on m’entraîne de Sibérie en Sibérie ou plus loin. C’était des larmes, de l’alcool putride sur les chemins noirs dans les marécages, avec lui sur mon cœur pour qu’il comprenne que ce cœur ne battait que pour lui. Réchauffez-moi bien la sauna car je vais prendre un bain blanc, juste ici, sur le banc, dans un moment mon âme fatiguée tombera. Les détails me donnent des frissons, la vapeur me brouille et je sais, en oubliant les brouillards glacées dans ce brouillard brûlant j’entrerai. Les souvenirs frappent à ma porte, ils m’ont marqué à jamais, je sais je bats sur mes bleus avec des branches sur les traces des temps les plus noirs. Réchauffez-moi bien la sauna car je vais prendre un bain blanc, juste ici, sur le banc, dans un moment mon âme fatiguée tombera.
© Riccardo Venturi. Traduction, 2006