Bébés, mes petits petons, Fillettes, mes jolis chatons, En souvenir vous me planterez En plein coeur vos crochets! Non, non, je ne râle pas, Je meurs de penser à toi, Je ne suis pas une gueule cassée, L’amour m’a rendu toqué. Sortez chez Vanetchka, Marika, petite Marie, Pourquoi rester planté là Mes petits pissenlits? Mon chéri taille les pierres, Il est puissant et caressant, Et m’a rapporté d’Angleterre Un soutien-gorge moussant. La mode est à la traíne ici, Chez nous, en Australie, Cette année le fin du fin C’est la taille - gros boudin! Je ne connais pas vos manies Mais au Danemark à tout coup On traíne les filles à la mairie Dès le deuxième rendez-vous. Je connais mal vos moeurs Mais chez nous, les Français, On peut dix fois se marier Sans jamais voir le maire. Oh là! Arrière toute et vite, Sinon nous percutons la rive! Ne te lève pas si matin, Lambinons encore un brin! Petite aiguille sans chas, Olia! ma petite Olia, À moi l’invalide offres-en Autant et à moitié autant! À la croisée des chemins Un pépe drague une pépée. Plaisanterie de vieux coquin? Point! Il insiste pour l’épouser! Mon petit mignon à moi S’est bien rincé la dalle, Et le monde après ça A manqué de carburant. Ne râle pas, ne va pas chialer, Ça n’est que le choc pétrolier; Ce qui serait temfique, Ce serait le choc alcoolique Ça forme une seule famille A bosser le dimanche gratis, Les uns des autres tous fils Ou filleuls de père en fils.
© Jean-Jacques Marie. Traduction, 1989