des dix jours qui ébranlèrent le monde
Aller au magasin ou bien à la «Kama»1
C’est plus simple et c’est plus rapide,
Mais le spectateur entêté se rue à la Taganka
Sous la haie des baïonnettes et des patrouilles.
Il a traversé la foule entassée dans le métro,
Il souhaite enfin trouver le repos de son âme,
Mais à peine arrive-t-il devant l’entrée,
Ma voix ferme résonne à ses oreilles.
Au foyer règne une grande agitation:
Couplets et chansons - et notre spectateur
Flanqué de deux agents de l’administration
Se retrouve au dernier rang du balcon.
On nous accable de reproches injustes,
On nous accuse de tout mettre à la renverse,
Notre tableau, la prison et ses barreaux
Rend à la Taganka l’hommage promis.
Spectacle accepté, spectateur transpercé
Par la pantomime et les roulements d’une salve,
Plus la moindre défense désormais et pas
De laissez-passer, cela va de soi...
Peut-être en cette minute même,
Vakhtangov, Brecht et Meyerhold,
Boivent en leur banquet du nectar
A notre succès, à notre longue marche.
Et malgré notre bien maigre salaire
Nous saurons nous montrer à la hauteur
Et si l’ambroisie dépasse nos moyens,
Nous saurons nous gaver de nectar.
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