Et voilà, mes mains cessent de trembler! Droit vers les cimes! Et voilà ma peur précipitée dans l’abîme à jamais, à jamais! Pourquoi, mais pourquoi devrais-je m’arrêter? La pente m’entraîne; L’univers entier ne compte aucun sommet que je ne puisse soumettre. De ces chemins jamais frayés un seul est à moi, De ces frontières toujours inviolées une seule est derrière moi. Les noms des gisants se terrent sous la neige, Des routes jamais ouvertes une seule est mienne. La pente s’éblouit aux reflets des glaces bleues, Le granit enfouit le secret des pas mystérieux. Je contemple mon rêve au-dessus des têtes Et ma foi sainte en la puretê des mots et des neiges. Un long instant s’écoule inoubliablé, Ici j’ai enfin exterminé le doute en moi. L’eau, ce jour-là, me chuchotait: éternel succès! Ce jour? Quel jour? Mais quel jour? ah oui, mercredi.
© Jean-Jacques Marie. Traduction, 1989