Les feux jaunes entrent dans mon sommeil, et dans mon rêve je râle. Attends, attends un peu, la nuit porte conseil. Mais le matin, non plus, rien ne va et ma joie s’est enfuie. Ou tu fumes à jeun ou tu bois avec la gueule de bois. Eh là, allons-y une fois, une fois encore! Eh là, allons-y une fois, une fois encore! Dans les cabarets bouteille verte et serviettes blanches, Le paradis aux mendiants et aux bouffons et pour moi l’oiseau en cage. Dans l’église puanteur et pénombre, les diacres brûlent leur encens. Et même dans l’église rien ne va, rien ne marche comme il faut. Le souffle court j’escalade la cime pour qu’il n’en sorte rien, Sur la montagne un aulne est dressé, un cerisier à ses pieds. Si le lierre envahit la pente je me sens vite consolé. Ah s’il restait encore quelqu’un, mais rien ne va comme il faut. Eh là, allons-y une fois, une fois encore! Eh là, allons-y une fois, une fois encore! J’erre par les champs le long de la rivière, lumière et ténèbres, Dieu n’est plus. Les bleuets courent par les prés, et longue est ma route. Une épaisse forêt longe le chemin où rôdent les sorcières, Et le sentier s’achève sur un billot planté de haches. Quelque part là-bas les chevaux dansent une cadence sans entrain. Le long du chemin plus rien ne va, et tout empire à la fin. Ni église ni cabaret, on ne respecte plus rien. Non, les gars, plus rien ne va, rien ne va plus les gars. Eh là, allons-y une fois, une fois encore! Eh là, allons-y une fois, une fois encore!
© Jean-Jacques Marie. Traduction, 1989