Un rêve idiot, impitoyable
M’a frappé comme un casse-tête.
J’y faisais figure pitoyable
Et pas très nette.
En rêve je mentais, je trahissais
Je flattais à tue-tête
Jamais je n’aurais soupçonné
Un tel goût des courbettes.
Je serrais toujours le poing,
Et je frappais de plein élan,
Mais du plat charnu de la main,
Et pas du tranchant.
La vision un instant s’assombrit,
Et reprit le dessus,
Mes paupières se fermèrent puis
Le songe réapparut.
Docile et résigné, je trottinais
Sur le pavé régulier,
Pas une fois je ne changeai de pas,
Je lambinais de peur.
Je courbais le dos devant le fort,
Et l’échine devant le méchant,
Je m’étais à moi-même abject
Enfoui dans mon sommeil.
Quel délire! Je m’entendis gémir
A travers mon songe
Mais c’est à moi, à moi seul
Qu’il apparut en rêve.
Je revins à moi, j’interrogeai
Un fragment de gémissement,
Puis j’écartai, soulagé,
Mes paupières pesantes.
Le songe s’accrocha au plafond
Sans un mouvement.
Est-il prophétique? La question
reste en suspens.
Je me lavai les mains, un frisson
Me glaça le dos.
Où était la vérité dans ce songe
Et le mensonge?
S’il n’est qu’hallucination
La veine me sourit
Mais si la nuit de ma vision
Annonce mon avenir?
Si le rêve reflète les pensées
quotidiennes? Idée odieuse!
Chaque souvenir me révulse
de la tête au pied!
Et si l’on me pousse au bûcher?
Mes jambes refusent...
J’aurai honte comme dans ce rêve
Où la peur m’a pris.
On me dira: chante à l’unisson!
Vas-y de bon cœur!
Et je comprendrai que mon rêve
Est prêt de se réaliser
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