La glace de toute part m’enlace et me lasse, Vais-je bondir vers la voûte ou glisser Vers le fond et, nageur lourd d’espérance, Attendre mon visa, m’atteler à ma tâche? Que la glace au-dessus de moi crisse et casse, Laboureur en sueur penché sur mon araire, Je reviens vers Toi, vaisseau légendaire, Mes vers de jadis enfouis dans ma mémoire. Je n’ai qu’à peine dépassé la quarantaine, Mais depuis douze ans sous ta garde je vis, Et quand je paraîtrai devant le Tout-Puissant Je lui répondrai par la force de mon chant.
© Jean-Jacques Marie. Traduction, 1989