Dans la steppe, il y a un caillou Et de l'eau qui coule dessous. Sur ce rocher, On lit ces mots gravés «Celui qui à droite ira Nulle part n’arrivera. Celui qui à gauche ira Rien du tout ne trouvera. Celui qui tout droit ira Rien du tout ne comprendra Et pour des clous... périra». Ils sont là, devant le rocher, Sans chevaux et sans épées, Se demandant «Faut-il y aller ou pas?» Le premier qui était méchant Est parti solitairement, N’a rien vu d’intéressant, Ni hameau, ni emplacement, Est revenu, par conséquent. «Il nya pas de chemin tout droit Nulle part, on n’arrivera». Le second ne crut pas la prédiction. Il releva son trois-quarts, Se retrouva en retard Ou en avance, va savoir Il arriva nulle part Alors, il se mit à boire, Revenu au point de départ. Le troisième était benêt Et rien du tout ne savait. Et sur la gauche, Il partit sans crainte. Va savoir si Je temps passa. Aucune douleur n’endura, But, s’amusa, rigola, Rien du tout il ne pigea, Traversa comme ça Sa vie Et jamais, voilà, Ne périt.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003