Lettre des ouvriers d’une usine de Tambov aux dirigeants chinois
Le temps est à l’orage, chez vous, en Chine
Mais, à Tambov, c'est la pause pour fumer
On vous écrit ce billet de l’usine,
À vous, amateurs d’aventures risquées!
En ne signant pas les accords, c’est un fait,
À tous les peuples, vous en faites voir de drôles.
Vous démontrez, en falsifiant les faits,
Que vous préférez le général De Gaulle.
Chaque jour nous est précieux et vital. En outre,
À moins que notre mémoire ne défaille,
C’est bien vous qui avez inventé la poudre,
Et qui avez construit la Grande Muraille.
On sait que vous êtes un peu nombreux là-haut,
Que trois cents millions de morts ne vous effraient pas
Mais on est convaincu que le camarade Mao
Lui-même n’a pas très envie du trépas.
Quand vous n aviez que de l’eau à mettre dans votre riz,
On a fait preuve d’internationalisme.
Quand vous mangiez le pain qui venait d’ici,
Vous ne parliez pas alors d’opportunisme!
Si vous craignez qu’à Bonn, il y ait des revanchards,
Que Washington vous cbercbe des embêtements,
Khrouchtchev l’a dit à l’ONU, sans retard:
Nous, aussitôt on montrerait les dents!
Vous n’avez pas besoin d’obus, ni de bombes,
Et, crouez-nous, n’allumez pas la guerre.
On rèpondrait, si besoin nous incombe,
Par une réponse thermonucléaire.
Si vous souffrez du prurir de l’oisiveté,
Il vous reste suffisamment de boulot,
Tuez les mouches, baissez Ja natalité,
Ou encore, exterminez vos moineaux!
De nos affaires, cessez donc de vous mêler,
On sait nous-mêmes où, chez nous, le bât blesse,
Notre Comité Central l’a dit par courrier,
Nous approuvons la ligne qu’il professe!
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