Mous revenons toujours vers la ville et son bruit, Vers le flot des voitures. On ne sait où aller! Et nous redescendons de ces sommets conquis En y abandonnant notre coeur sur les crêts! Arrêtez là ces inutiles querelles! À moi-même, je me suis tout prouvé: La plus belle des montagnes ne peut être que celle Sur laquelle on n’a pas encore posé le pied. S’il ne suit l’élan de son coeur, qui voudra partir? Dans le malheur, qui veut demeurer solitaire? Mais nous redescendons de ces sommets conquis. Les dieux eux-mêmes, un jour, sont descendus sur Terre. Arrêtez là ces inutiles querelles! À moi-même, je me suis tout prouve: La plus belle des montagnes ne peut être que celle Sur laquelle on n’a pas encore posé le pied. Que de mots, que d’espoirs, que de chants, que de sujets Éveillent en nous les cimes qui demandent qu on reste! Mais nous redescendons, pour un an, a jamais, Parce qu’il faut qu’en bas nous revenions sans cesse. Arrêtez la ces inutiles querelles! À moi-même, je me suis tout prouve: La plus belle des montagnes ne peut être que celle Sur laquelle on n’a pas encore posé le pied.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003