Des feux jaunes dans mes songes, Des râles dans mon sommeil: Oublie un peu ce qui te ronge La nuit porte conseil! Mas, au réveil, ça ne va pas, Ce n’cst pas l’allégresse Soit qu’on fume à jeun ou soit Qu’on boive pour chasser l’ivresse. Une fois, encore une fois, encore beaucoup, Beaucoup, beaucoup de fois, Encore une fois, Qu’on boive pour chasser l’ivresse. Dans les bouges, vertes bouteilles, Blanches serviettes de table. Pour les pauvres diables, c’est merveille, J’y suis un oiseau en cage. Dans l’église, nuit et relent. Non, à l’église, ce n’est pas ça, Les diacres fument de l’encens, Ça ne va pas du tout comme ça. Je grimpe la montagne, à toute vitesse, Pour éviter le danger. Tout au sommet, un aulne se dresse, Tout en bas un cerisier Si la pente étaiit couverte de lierre, Ça me serait une joie! Ou d’autre chose, de toute maniéré, Ça ne va pas du tout comme ça. Une fois, encore une fois, encore beaucoup, Beaucoup, beaucoup de fois, Encore une fois, Ça ne va pas du tout comme ça. Alors j’erre par les champs, Le long des rivières. Clair-obscur et Dieu absent, Des bleuets jonchent la terre. Le bois touffu au bord du chemin, Les sorcières qui s’y cachent. Et au bout de ce chemin, Le billot et les haches. Quelque part contre leur gré, Des chevaux piaffent une danse. Ça ne va pas mieux dans les sentiers, Et au bout pas d’espérance. Non les gars, rien n’est sacfé, Ni l’eglise, ni le café. Non les gars, ça ne va pas, Ça ne va pas du tout, les gars! Une fois, encore une fois, encore beaucoup, Beaucoup, beaucoup de fois, Encore une fois, Ça ne va pas du tout, les gars!
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003