Rien n’a vraiment changé, mais tout est différent! Le ciel est toujours bleu comme autrefois, C’est la même foret, la même eau, seulement Il n’est past revenu du combat. Qui de nous avait raison, je l’ignore maintenant, Dans nos nuits sans sommeil, dans nos débats. Il commence seulement à me manquer maintenant Qu’il n’est pas revenu du combat. Il discutait toujours à tort et à travers, Chantait à contre-temps, ne se taisait pas. Il m’empêchait de dormir, se levait tôt, mais, hier, Il n’est pas revenu du combat. Que ce soit le vide maintenant, ce n'est pas là l’important. Mais je vois qu’on était deux et puis, voilà, C est comme si un coup de vent avait éteint le feu de camp Quand il n’est pas revenu du combat. Le printemps a surgi comme évadé de prison. Par erreur, je l’ai interpellé, comme ça: «Ne jette pas ton mégot!» C’est le silence qui me répond, Il n’est pas revenu du combat. Nos morts sont présents telles les sentinelles De nos destins ils veillent sur eux. Dans la forêt comme dans l’eau se reflète le ciel Et les arbres, et es arbres deviennent bleus. On avait de la place pour deux dans notre abri, Et le temps s’écoulait pour deux comme ça. Je suis seul, il me semble que c’est moi, aujourd’hui, Qui ne suis pas revenu du combat.!
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003