Il y en a qui croient en Mahomet, en Jésus ou en Allah, Ou bien en rien, pas même au diable, pour embêter les gens. Mais les Hindus, oui, pour le coup, en ont tait une comme ça! Une religion où, quand tu es mort, tu ne meurs pas complètement. Ton âme s’élevait vers des sommets, Tu revivras tes illusions. Mais c’est en porc que tu vivais, Tu resteras le même cochon. Si on te regarde de travers, habitue-toi aux avanies, Sinon, tu reviendrais au monde avec bien plus d’aigreur, Et si, dans cette vie, tu vois la mort de ton ennemi, Il te sera donné un regard plus sûr et meilleur Vis ta vie normalement, Il y a prétexte à être gai, C’est peut-être dans un président Que ton âme ira se loger.                 Si aujourd’hui tu es concierge, tu seras du chantier le nabab, Et à partir de là, persévère, ministre tu deviendras. Mais si tu es bête comrne une bûche, tu deviendras baobab, Et mille ans, jusqu’à ta mort, baobab tu resteras. Étre perroquet, c’est affligeant, Comme devenir vipère cacochyme, Ne vaut-il pas mieux, sa vie durant, Rester un homme qu’on estime? Mais qui est qui? Qui ai-je été? On ne le sait pas du tout. La génétique en perd la bouie avec les chromosomes. Peut-être que ce gentil bambin était un brave toutou. Peut’être que ce chat pelé a été un vaurien d’homme. Je seute à pieds démotion, Je passerai toutes les épreuves d’un coup. C’est une bien chouette religion Qu’ont inventée là les Hindous.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003