à mon fils Arcady
Il y aura mathématiques et poésie, Honneurs, dettes et combat hasardeux, Les petits soldats de plomb aujourd’hui Sur une vieille carte vont deux par deux. Il aurait mieux valu les faire cantonner! Seulement, à la guerre comme à la guerre, Il en tombe, des guerriers des deux armées, Autant de chaque côté de la frontière. Diable, diable, quelle stratégie jamais vue! Quelle belle tactique! Quel plan d’action! La Norvège, pourtant neutre, s’est rendue À des foules d'Egyptiens de plomb. Par son aile gauche, la Scandinavie A perdu son prestige illico, Par contre son aile droite a rétabli Immédiatement le statu quo. Y a-t-il eu lacunes dans l’éducation On une instruction un peu précaire? Mais il n’y a aucune de ses coalitions Qui puisse vaincre, en campagne militaire. Quoi que les armées s’in8énient à faire, Contre-attaquaes ou percées en avant, Il y a toujours dans chaque hémisphère La même quantité de combattants. Où êtes-vous, génies insoucieux? N’aves-vouz pas losir d’être présents? Et vous, perdants de batailles malchanceux, Qui ne ressentez pas les tourments? Vous qui portez en couronne les victoires, Les combats, les gagnants, les battus, Où étes-vous, semblables à César, Qui est venu, a vu, a vaincu? Les problêmes de conscience se font légion. Comment choisir et ne pas se tromper? Isi et là, il y a des soldats de plomb, Comment décider qui va gagner! Mon petit général est de mauvaise humeur, D’un trop lourd fardeau est accable, Tout frais promu officier supérieur, Mon Napoléon de six années. Pour que ses tourments ne persistent pas, Ainsi les doutes seront balayés! J’ai peint en bleu la moitié des soldats, Au matin, les bleus sont allongés. De pareils succès me réjouissent, mais Une pensée me taraude et m’exaspère: Comment a-t-il décidé que seraient Victimes les bleus, et pas le contraire?
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003