Ce n’est pas la plaine, le climat est tout autre Les coulées de neige glissent l’une après l’autre, Après l’eboulement, ici, l’éboulement va hurler, Le pricipice, on peuc le contourner. Mais nous choisissons le chemin escarpé, Dangereux comme l’est le sentier de l’armée. Qui n’est pas venu, qui n’a pas risqué Ne sait pas ce qu’il vaut, ne s’est pas testé, Même si, en bas, il décrochait les étoiles des cieux. En bas, tu n’auras pas, que tu vives une vie De bonheur complet, la dixième partie Des féeries et des beautés de ces lieux. Ni roses écarlates, ni rubans d’enterrement, Il ne ressemble pas à un monument, Ce rocher qui vient à l’instant de t’offrir Le repos éternel. Elle brille dès l’aube, En flamme du souvenir, la glace émeraude Du pic que tu n’as pas su conquérir. On aura beau dire, oui, on a beau dire, Personne ne meurt pour rien, et c’est pire De s’en aller d’un coup de froid ou de vodka. Et d’autres viendront, troquant leur confort Contre le risque et l’incroyable effort Pour aller au terme de la route que tu leur frayas. Des parois à pic, pas question de bâiller... Isi, sur la chance, il ne faut pas compter! Dans les montagnes, rinen n’est sûr, ni la pierre, ni le roc, ni la glace. On ne place d’espoir que dans la force de ses mains, Le piton dans la faille, la main du copain, Et l’on prie le ciel que la corde de rappel ne se casse. Nous creusons des marches. Il faut avancer! De tension, les genoux se mettent à trembler, Vers la cime, hors de ta poitrine ton cœur est prêr à bondir, Le monde au creux de la main. Tu te tais, heureux! Tu envies seulement un peu ceux Pour qui ce sommet devant est encore à gravir.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003