à Marina
Les pattes des sapins tremblent, enneigées, Et l’oiseau, lance ses trilles, effrayé. Tu vis en nlein cœur d’une forêt charmée D’où l’on ne peut jamais s’évader. Que les merisiers se dessèchent au grand vent, Qu’en averse le lilas défleurisse, Je t’arracherai à ta forêt pourtant, Pour le palais où les syrinx retentissent. Ton monde, pour des siècles, où les mages veillent, Est gardé de moi et de la clarté, Et tu crois que rien au monde n’est merveille Que ce bois, cette forêt enchantée. Que meure la rosée aux feuilles du levant Et que la lune chamaille le ciel amer, Je t arracherai à ta forêt pourtant Pour la chambre claire au balcon sur la mer. Quel sera le jour et quelle sera l’heure, Où prodemment, tu viendras à moi? Je t’emporterai dans mes bras de voleur Nul, à nous trouver, ne parviendra. Si le vol te sied, je me ferai bandit, Tant d’amour en vain serait-il gâché? Accepte, je te prie, une simple hutte si Et la chambre et le palais sont occupés.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003