Il fut un temps, je courais au premier rang, Tout ça parce que je n’avais pas tout compris. Le vais m’asseoir derrière maintenant: Tu sens un fusil dans le dos, quand tu es devant, Le legard lourd, le souffle des ennemis. De derrière, c’est sans doute moins brillant, Mais le champ de vision y gagne en majesté. Plus grands y sont perspective et élan, Tout comme horizon et sécurité. Leurs yeux braqués sur la vivante cible En peloton de canons de fusil! Dissimuler ma nuque est impossible, Et, de derrière, c’est tellement accessible Pour poignarder ou faire une avanie. De derrière, c’est sans doute moins brillant, Mais le champ de vision y gagne en majesté. Plus grands y sont perspective et élan, Tout comme horizon et sécurité. Le premier rang, pour moi, est délétère, On dit (mais ces pensées me rendent maussade) C’est mieux où c’est le plus sombre, la rangée dernière, De la? on ne peut opérer de marche arriere Car, dans le dos, le mur fait barricade. De derrière, c’est sans doute moins brillant, Mais le champ de vision y gagne en majesté. Plus grands y sont pectiveet et élan, Tout comme horizon et sécurité. Passent les jours et coulent les rivières, Tant pis si vous trempez de pleurs la toile De votre oreiller, avant que d’être grand-père, N’allez jamais a la rangée premiere, N’essayez pas de devenir danseur-étoile. De derrière, c’est sans doute moins brillant, Mais le champ de vision y gagne en majesté. Plus grands y sont perspective et élan, Tout comme horton et sécurité. Derrière, c’est sûr, mais il y a des jours pourtant Où je me dis qu’en ver, je vais me transformer, Ça ne vaut rien, l’ombre éternellement: Ne traîne pas trop toujours au dernier rang Et peu à peu, rampe jusqu’au premier. De derrière, c’est sans doute moins brillant, Mais le champ de vision y gagne en majesté. Plus grands y sont perspective et élan, Tout comme horton et sécurité.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003