Il n’y pas moyen d’expliquer ce cataclysme, Dans ma petite rue tranquille, je rentrais au logis, Sur moi, tout arrogant, fonce le capitalisme, Cachant sa face de fauve derrière une «Jigouli»! Les passages souterrains, je ne les prendrai pas, de fait Le crissement des freins m’est une romance à trois roupies, C’est pour ça que je serais mort et que j ai gele en dix-sept Pour qu’un propriétaire me nargue en «Jigouli»? Ce n’est pas un ami, ce n’est pas un allié, C’est mon fieffé ennemi, Ce proprio privé à pince-nez Dans une blanche, grise, verte «Jigouli»! Ça ne fait rien! Je reviens à la bonne vieille tactique, Je prends le maquis. Si je suis absent, qu’est-ce qu’ils peuvent faire! Cette nuit, j’ai crevé d’un coup trois pneumatiques, Ça allait mieux j’ai dormi sans somnifère! Pour casser la portière, une perceuse électrique En un marteau-piqueur, vas-y, pour percer le toit! Je ne veux pas q’uon calomnie notre ville soviétique Où l’on brasse une bière «Jigouli» comme ça! Ce n’est pas un ami, ce n’est pas un aliié, C’est mon fieffé ennemi, Ce proprio privé à pince-nez Dans une blabche, grise, verte «Jigouli»! Et, pour tous mes péchés, je ne serai pas puni: J’ai conquis tous les droits à l’hosto psychiatrique. Je te les collerais au mur, moi tous ces malappris, Je leur lancerais dessus une benne mécanique!                                                 Mais bientôt, je ferai une voiture à moi J’ai les pièces. Loin de moi, l’instinct de propriété Je la polirai bien, puis, d’un coup, patatras! Sous les fenêtres de l’hôtel «Métropole», je la briserai. Il y a un hic c’est à moi ces pièces détachées! J’ai mal dormi, je n’ai bu que du thé, je ne mange pas. Je file, je file, au commissariat l’enregistrer Ah, zut! une «Moskvitch» m’éclabousse, le scélérat! Ce n’est pas un ami, ce n’est pas un allié, Ce n’est pas un copain, je t’en fiche, Ce proprio privé à pince-nez Dans une blanche, grise, verte «Moskvitch»!
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003