Toutes époques, toutes années, tous siècles mélangés, Tout tend vers la chaleur et fuit vent et froidure. Pourquoi vers le grand nord, ceux-ci vont-ils s’envoler, Alors que les oiseaux sont supposés aller au sud? Ils n’ont nul besoin de gloire, de grandeur. Et le bout de leurs alier, est laqué par la glace, Et, oiseaux d’oiseaux ils trouvent leur bonheur, Comme juste récompense de leur audace, Qu’est-ce qui nous empêchait de vivre, de dormir? Qui donc nous a jetés sur la route aux dangers? Les aurores boréales sont encore à venir, Elles se produisent rarement elles sont recherchées! Silence. Seules des mouettes telles des éclairs. On leur donne à manger dans la main le néant. À notre silence, en récompense, c’est clair, Il y aura un son inéluctablement. Cela fait si longtemps que nous rêvons en blanc, Toutes les autres teintes de la neige se sont fondues. Nous sornmes aveuglés de blancheur depuis longtemps, Par ses bandes noires, la terre nous redonnera la vue. Notre gotrêe s’affranchit du silence. Comme une ombre fondra notre fragilité. En recompénse à nos nuits de désespérance, Nous aurons le jour polaire dans son éternité. Grand nord, espoir, liberté, pays sans limites, Neige sans boue, comme une longue vie sans mensonge. Le cobreau n’ira pas nous caver les orbites Car, à venir ici, nul oiseau de proie ne songe. Celui qui ne croit pas aux prophéties ridicules, Ne s’allonge pas dans la neige, une seule seconde, Verra, en récompense de sa solitude Quelqu’un venir à sa rencontre.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003