Michka Schieffmann, il a de l’esprit,
D’un coup, il a une vision:
«Qu’est-ce qu’on voit, qu’il me dit
À part la télévision?
Tu regardes un concours à Sopot1
Et tu avales la poussière
Et n’importe quel oiseau
A son visa pour Israël!»
Michka aussi m’a communiqué
En route pour la banlieue
«Golda Meir, je l’ai captée
A la radio, et par hasard»
Et tellement qu’il racontait
Comme c’était joli d’y vivre,
Que pour un peu j’allais tomber
Dans les pattes de Tel Aviv.
Au début, je n’étais pas saoul,
J’ai répondu par deux fois.
«Moshé Dayan, entre nous,
N’a qu’un oeil, il est sournois.
Agressif, c’est un vaurien,
Un vrai pharaon.
Mais l’agression, d’où c’est quelle vient,
Je n’en ai pas la moindre notion».
Il ne tomhe pas en extase, Michka,
Après avoir bu un litre.
Et il dit «Tu sais bien, mon gars,
Qu’ils nous ont chassés d’Égypte,
Pardonner un tel affront:
Alors là, il n’y a Pas de risque.
Je veux aller la honte
Avec la naissance du Christ!»
Michka me prend parle bras,
«Jai besoin de compare!
On n’est pas seulement, toi et moi,
Bonsoir, bonsoir, on est amis.
On se baladera comme des pèlerins,
On aura le cœur à vide.
La banlieue, on s’en fiche bien,
Allons à TeiAviv!»
Je lui dis «Ça, c’est tout moi,
Tu m’as sauvé une fois du port.
Mais, il y a un hic, vois-tu là,
Moi, je suis russe sur le passeport.
On est russe de père en fils,
Mon aïeul est de Samara.
Le plus juif de ma famille,
Ce doit être ce Tatar-là».
Michka Schieffmann, faut pas le toucher
De douter, il n’a pas de raison:
Des Juifs, il en a une flopée
À chaque génération.
Son grand-père paralytique
Est un ex fies blouses blanches.
Chez moi, c’est antisémite,
Antlsemite, à chaque branche.
Il est toubib, soudain il reste coi.
En Israël il y en a tant
Des gynécos, ils en ont, tu vois,
Presque autant, que de chiens errants!
Pour les dentistes, il n’y a pas de futur:
Il n’y a pas assez d’ouvrage.
Où trouver pour tous des dentures?
Pour ça q’uil y a du chômage!
Mon Michka crie: «On y va,
Les visas qu’à cela ne tienne
Au moins, la mer, par là-bas,
Elle est israélienne!»
Le Michka, quand il a le blues
Il vaut mieux être de son bord.
J’ai bu encore un petit coup
Et je lui ai dit «D’accord!»
Dans le bureau, le rang est long.
Oh, au moins cent personnes.
À Michka, on a dit: «Non!»,
Et à moi, on me le donne.
Il dit: «Il ya eu erreur,
C’est moi le Juif, ici»,
On lui répond: «Et ta sœur?
Dégage, tu nous ennuies!»
Une question torture Micha:
«Qui c’est l’ennemi intérieur?»
La réponse est simple, mon gars,
Il n’y en a pas deux, d’ailleurs.
]e suis ok, je crache trois fois.
Michka, a la vodka, il trinque.
H dit qu il n'a pas eu le visa
À cause de la rubrique 52.
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