- Regarde, Ivan, vise les clowns, leur visage,
On leur recoudrait le museau...
Ivan, tu as vu, mais tu as vu le maquillage?
Et leur voix, comme des alcoolos.
Celui-là, il ressemble, Ivan, pas vrai,
Au beau-frère, le même assoiffé,
Hein, comment non? Mais il faut regarder.
Ivan, c’est vrai!
- Écoute, Zina, laisse mon beau-frère, tu veux,
C’est un parent, même s’il est ce qu’il est.
Cigarettes et rimmel, tu ne vaux pas mieux,
Si tu me cherches, tu vas me trouver!
Zina, au lieu de bavarder,
À l’entr’acte va donc au magasin.
Quoi? Tu n’iras pas? Bon, ben, j’irai,
Pousse-toi un brin.
- Regarde, Ivan, les drôles de nains!
C’est du jersey, pas de la cheviotte.
Chez nous, à la fabrique n°5,
Ça ne risque pas qu’on couse de la sorte!
Et toi, Ivan, non, mais tu vols
La dégaine des copains que tu as.
Avant le joir, ils boivent déjà,
Et quel jaja!
Il sont peut-ètre pas habillés de tergal, mes amis,
Mais ils ne prennent pas l’argent, de la maison,
S’ils boivent des cochonneries, c’est par économie,
Dès le matin, c’est vrai, mais c’est leurs ronds!
Zina, tez copines passent leur temps
À se tricoter des galurins.
Avec leurs binettes qui suent l’ennui
Tu t’abrutis!
- Regarde, Ivan, tu as vu les perroquets!
Je vais hurler de rire, nom de d’là.
Qui c’est, celui-là, en maillot, maigrelet?
Ivan, j’en voudrais un comme ça.
Pas vrai, Ivan, en fin de trimestre,
Tu m’en bricoleras un, vraiment?
Ben quoi, «arrête»? Toujours «arrête»,
Ça devient vexant!
- Tu ferais mieux de te taire, je crois,
Ma prime, elle est passée à l’as.
Au boulot, tu as écrit pour te plaindre de moi.
Ne mens pas, j’ai vu ta paperasse!
Et puis, ce maillot que tu me montres
Si tu le mettais, ça serait la honte.
Il en faudrait dix toises, je me trompe?
Tu as fait les comptes?
- Ivan, les acrobates! Je meurs de peur
Vois comme il tourne! Gonflé, le gars!
Camarade Satikov, notre directeur,
Au club, il galopait comme ça.
- Ivan, tu rentres à la maison,
Tu manges et tu t’afalles sur Ie divan,
Ou bien tu pestes quand tu n’es pas rond
C’est vrai Ivan.
- Zina, tu me pousses à dire des grossièretés,
Tu cherches toujours à vexer les autres!
Tu fais des pirouettes toute la journée,
Tu rentrez chez toi, ben là, tu te poses!
Et puis, faut dire, bien sûr, Zina,
J’ai toujours envie de faire des achats,
Mais c’est parce qu’il y a mes potes là-bas,
Tout seul, je ne bois pas!
- Et la gymnaste, tu as vu comme elle excelle,
Elle a des heures de vol pourtant,
Dans notre salon de thé «L’Hirondelle»,
La serveuse en fait autant.
Et Lisa, lors du déménagement,
La caissière du Parc de Culture1,
Tu lui as fait du rentre-dedans
Mais elle, c’est vrai, elle a de l’allure.
Au lieu de brailler, si on allait
Pour les vacances à Erivan?
Pourquoi «arrête»? Je ne peux pas parler?
Ça devient vexant!
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