Voilà ton billet, voilà ton wagon, C’est le nec plus ultra qui t’est enfin donné Dans un éden, une illusion D’un cinéma non-stop trisécularisé. Tout est fini, il n’y a plus rien De tes empreintes. La contrebande, il n’y en a pas. Tu es pur comme un chérubin. Tu es en seconde, pas en première, mais il y a des draps. Toutes les prophéties sont enfin accomplies. Le train s’en va dans les nuages. Bonne randonnée! Oh, comme on a envie, comme on a tous envie De ne jamais mourir, de juste sommeiller! Le quai terrestre. Arrête tes cris, Lie gémis pas. Il est sourd à ceux qui résistent, Un de nous ira au Paradis, Il rencontrera Dieu, sans doute qu’il existe! N’oublie pas de Le saluer, Et si tu oublies, on fera avec, ne t’en fais pas. Il nous reste bien peu d’années. On s’agttera, comme c’est la règle, puis on mourra. Toutes les prophéties sont enfin accomplies. Le train s’en va dans les nuages. Bonne randonnée! Oh, comme on a envie, comme on a tous envie De ne jamais mourir, de juste sommeiller! Au paradis, dormir, quelle chance! On aura bien ici le temps de s’occuper, Se battre, cbanter, (vois, moi, je chante) Et d’autres aiment et d’autres pensent aimer. Dans le néant, ils partiront, Nos fils, nos petits-fils, les petits-fils de nos fils. Dieu nous épargne la guerre, sinon On fera les dindons de la farce de nos arrière-petits-fils! Toutes les prophéties sont enfin accomplies. Le train s’en va danS les nuages. Bonne randonnée! Oh, comme on a envie, comme on a tous envie De ne jamais mourir, de juste sommeiller! Tu fais le sourd, tu ris de tout ça. Couché, mon bonhomme, éternellement tu te délasses Innocemment et sans tracas, Tu t’es trouvé la place parfaite, tu es vraiment un as. On sera réveillé par un type Dans un monde où douleur, guerre, cancer, c’est du passé, Où, de Hong Kong, il n’y aura plus de grippe. Où tout est prêt, es-tu heureux? Benêt... Voilà le coup de sifflet. Alez adieu! Bon voyage garde-toi des malheurs à venir! Et, si, là-abs, vraiment il y a Dieu, Transmets-Lui notre salut, tâche de t’en souvenir!
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003