Au-desus de nos têtes, ni gouffre, ni noir Mais le livre et du Bien et du Mal. Le zodiaque nocturne, nous le couvons du regard, Ce tango éternel des étoiles. On contemple, la tête rejetée en arrière, Le silence, le secret, l’éternité. Les routes des destins, notre vie éphémère, Sont tracées là, en invisibles repères Qui peuvent nous garder, nous protéger. Nectar brûlant aux frimas de février, Tel le saint chrême, douce infusion, Le Verseau épanche sa belle eau étoilée Dans le Capricorne au gosier sans fond. Le flot céleste est sinueux, fulgurant, Aux couleurs de mercure et de sang. Mais des fers aux brumes de mars s’évadant, Vers leur frai nagent les Poissons puissants Remontant les lactés affluents. Le Sagittaire a dardé tous ses traits, En décembre, il est dolent, chagriné. Dès lors, le Taureau, sans crainte, peut folâtrer Dans les clairs pâturages de mai. Du fond de son mois d’août, le Lion affamé Lorgne le Bélier d’avril de façon bien suspecte, En juin, ouvrant aux Gémeaux leurs bras légers, De laur constellation, les jeunes Vierges ont fait De la Balance, une escarpolette. Les ténèbres sont percées de rais de lumière. Comme le fil d’Ariane, ils sont concrets. Le crued Scorpion, le mystérieux Cancer Sont éloignés de nous, neutralisés. De son zodiaque, l’homme ne s’en plaint mais Au décri, les étoiles seraient-elles sensibles? Ces constellations, au ciel il les a arrachées, En un métal noble, il les a enchâssées Et le mystère devint accessible.
© Michel & Robert Bedin. Traduction, 2003