Pas encore les giaces, ni le froid,
Rouge est l’obier2, et chaude est la terre.
Mais un homme gît en terre, là-bas,
À Novodevitchi, au cimetière.
Il dêvait ignorer la sentence
Que la plèbe oisive aime égrener
«Celui qui la veut de son plein gré,
La Mort l’attrapera de préférence».
Si tel est le cas, ne va pas si vite,
Makarytch, détends-toi, doucement,
Écris encore, encore médite,
Joue encore, et reste bien vivant!
En forçant même les hommes à pleurer,
Il reçut une balle dans le ventre.
Chien fidèle, il est allé s’étendre
Près d un buisson aux feuilles tendres,
Cn obier rouge, si rouge était l’obier...
Les plus méritants, la Mort les voit,
Un à un, elle les choisit.
Notre frère est parti pour la nuit.
Il ne s’en seta pas remis.
Il ne s’agite pas, ne s’ennuie pas.
Il y aurait «Razine» cette année!
Quel décor, Narotch3, Onéga?
Les «culs et chemises»4, fîni tout ça!
Ton copain ne sera pas né!
Juste une hésitation éphémère,
Le Sort susurra tout à coup
«À cet Asiate, ôtons le tabou,
Car il a vu au fond du trou
Les messes et les repas funéraires!
Cette grande âme au corps attachée,
La bosse chargée d’un poids de surhomme,
Pour lui éviter le fatum,
Il faut tout chaud au lit l’attraper!»
Après le bain, inéluctablement,
Devant Dieu, sobre, immaculé,
Pour de bon, il a trépassé
Et plus sûrement que sur l’écran.
Et nous, portant sa dépouille en terre
En hurlant, laissâmes notre ami là,
À l’ombre des bouleaux du cimetière,
Faire bamboche hors du temps, de la terre...
À côté poussait un lilas,
Un lilas d’automne. Nu comme un ver...
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